Hello/Goodbye: Clarence Clemons & The E Street Band

00-05-1998 Mojo par Phil Sutcliffe
HELLO - September 1971

"I come from a long line of Southern Baptists. They thought rock'n'roll was the devil's music, so I didn't join my first band, The Vibratones, until I went to Maryland Eastern Shore University. We were all music majors. We'd play for beer and hot dogs. James Brown covers, that kind of thing. We lasted from about '61-'65 until we left school and drifted apart.

My next band was Norman Seldin & The Joyful Noise. He was a Jewish guy with an Afro. Our singer, Karen Cassidy, was always telling me about this guy Bruce Springsteen, saying, "You two should meet, you'll be so hot together."

One night we were playing in Asbury Park. I'd heard The Bruce Springsteen Band was nearby at a club called The Student Prince and on a break between sets I walked over there. On-stage, Bruce used to tell different versions of this story but I'm a Baptist, remember, so this is the truth. A rainy, windy night it was, and when I opened the door the whole thing flew off its hinges and blew away down the street. The band were on-stage, but staring at me framed in the doorway. And maybe that did make Bruce a little nervous because I just said, "I want to play with your band," and he said, "Sure, you do anything you want."

The first song we did was an early version of Spirit In The Night. Bruce and I looked at each other and didn't say anything, we just knew. We knew we were the missing links in each other's lives. He was what I'd been searching for. In one way he was just a scrawny little kid. But he was a visionary. He wanted to follow his dream. So from then on I was part of history.

But first I had to tell Norman I was leaving. He said, "You're crazy, man, Springsteen ain't going anywhere!" But I could see my future playing out ahead of me like a movie, I knew it was going to happen. It wasn't about money, it was about love.

I left everything. I left my job. I'd been working at a home for retarded boys, $15 a week, just enough to eat even though I had a college degree. I'd been doing it for eight years, but I quit. I left my wife too. She was a classical music fan, she hated rock'n'roll. I guess it was musical differences broke us up..."

GOODBYE - November 1989

"I was on tour with Ringo Starr in Japan. Bruce called me. He just said, "It's over." I thought he wanted me back home to play with him so the Ringo tour was over for me and I said, "Sure, I'll get on the next plane." But he said, "No, The E Street Band is over."

I was shocked, hurt, angry all at once. Then after a while I thought, "The man's gotta do what he's gotta do. Fine..." But it's still painful to think of. Unreal. That band gone forever?

We did the reunion in 1995 to record new tracks for the Greatest Hits and that was magical, the feeling was there - better than ever, if anything, because everyone had been learning more of their craft. I thought it would go on then, but I was afraid to even ask Bruce. I didn't want to build up my anticipation. Well, it was a wonderful time.

Then we played together again in January. You look at each other thinking, "This is the way it's supposed to be - so why isn't it?" But I don't anticipate us re-forming, although I believe there's a big void in music where we used to be. We were a reality check. With all these cuts in music education, kids grow up not knowing what real instruments sound like, real horns...

After the E Street Band split up I carried on playing with my own band, The Red Bank Rockers. We had a record deal and travelled around a lot. Now I live in Florida and I've got a new band that plays clubs twice a week. No name yet. So you see I'm playing and writing, I'm acting on TV and I'm in London to work on a movie called Swing. Enjoying myself. I'm still sad about The E Street Band, but you gotta keep moving on."

Bonjour/Au Revoir: CLarence Clemons & The E Street Band

BONJOUR - Septembre 1971

" Je descends d'une longue lignée de Baptistes du Sud. Ils pensaient que le rock était la musique de diable, alors je n'ai pas pû me joindre à mon premier groupe, The Vibratones, avant d'aller à l'Université du Maryland, la Eastern Shore. Nous étions tous étudiants en musique. On jouait pour pas grand chose, pour une bière et des hot dogs. Des covers de James Brown, ce genre de choses. Nous avons commencé à jouer entre 61 et 65 jusqu'à ce qu'on quitte la fac et que l'on se sépare.

Mon groupe suivant s'appelait Norman Seldin & The Joyful Noise (Norman Seldin & Le Joyeux Bruit). C'était un Juif qui jouait avec un Afro-Américain. Notre chanteuse, Karen Cassidy, me parlait sans arrêt de ce type, Bruce Springsteen, et elle me disait "Vous devriez vous rencontrer, ensemble, vous seriez tellement formidables".

Une nuit, on jouait à Asbury Park. On m'avait dit que The Bruce Springsteen Band jouait dans le coin, dans un club nommé The Student Prince et durant une pause entre les sets, je suis allé là-bas. Sur scène, Bruce a pris l'habitude de raconter différentes versions de cette histoire mais moi, je suis un baptiste, souvenez-vous, c'est donc la vérité. C'était une nuit pluvieuse, venteuse, et quand j'ai ouvert la porte, tout le panneau est sorti de ses gonds et fut soufflé dans la rue. Le groupe était sur scène mais ils m'ont fixé du regard quand j'ai passé le cadre de la porte. Et peut être que cela a rendu Bruce un peu nerveux parce que j'ai seulement dit "Je veux jouer dans votre groupe" et il répondit "bien sûr, tu fais ce que tu veux."

La première chanson qu'on a joué ensemble était une version primitive de Spirit In The Night. Bruce et moi, on s'est regardé et on a rien dit, on avait compris. On avait compris que nous étions le chaînon manquant de nos vies respectives. Il était ce que je cherchais. Dans un sens, il n'était qu'un petit gosse décharné. Mais il était un visionnaire. Il voulait suivre son rêve. Et, à partir de ce moment là, je faisais parti de l'histoire.

Mais d'abord, je devais dire à Norman que je le quittais. Il m'a dit "tu es fou, mec, Springsteen n'ira nulle part" mais je pouvais voir mon futur se jouer devant moi comme dans un film, je savais ce qui allait se passer. Ca n'était pas une question d'argent mais une question d'amour.

J'ai tout quitté. J'ai quitté mon travail. Je travaillais dans une maison pour des garçons attardés, 15 dollars par semaine, juste assez pour manger alors que j'avais un diplôme. Je faisais ça depuis huit ans mais je suis parti. J'ai quitté ma femme aussi. Elle était fan de musique classique, elle détestait le rock'n'roll. Je suppose que nos différences musicales nous ont séparés.

AU REVOIR - Novembre 1989

"J'étais en tournée avec Ringo Star au Japon. Bruce m'a appelé. Il a seulement dit "C'est fini". Je pensais qu'il voulait que je rentre et donc que la tournée avec Ringo était finie pour moi et j'ai dit "Bien sûr, je saute dans le prochain avion". Mais, il m'a répondu "Non, le E Street Band, c'est fini."

J'étais choqué, blessé et en colère, tout à la fois. Et puis après un moment, je me suis dit "Chacun fait ce qu'il a à faire... parfait". Mais cette idée était toujours douloureuse. Le groupe, terminé à tout jamais?

Nous nous sommes réunis en 1995 pour enregistrer de nouvelles pistes pour le Greatest Hits et c'était magique, le feeling était là - meilleur que jamais, comme si... parce que chacun en savait plus dans son métier. Je pensais que ça continuerait ainsi, mais j'avais peur de le demander à Bruce. Je ne voulais pas construire mes propres attentes. Et c'était un moment merveilleux.

Ensuite on a joué à nouveau ensemble en Janvier. Chacun se regardait en pensant "C'est de cette façon que ça devrait se passer - alors pourquoi c'est pas le cas?" Mais je n'attendais pas une reformation bien que je pensais qu'il y avait dans la musique un grand vide à l'endroit qu'on occupait. On était une pièce de l'échiquier. Avec toutes ces coupes faites dans l'éducation à la musique, les mômes grandissent sans connaitre le son des vrais instruments, des vrais cuivres...

Après la séparation du E Street Band, j'ai continué à jouer avec mon propre groupe, The Red Bank Rockers. Nous avions un contrat d'enregistrement et nous voyagions beaucoup. Maintenant, j'habite en Floride où j'ai un nouveau groupe qui joue dans des clubs deux fois par semaine. Sans nom jusque là. Donc vous voyez, je joue de la musique et j'écris, je tiens un rôle pour la télévision et je suis à Londres pour travailler sur un film qui s'appelle Swing. Je m'amuse. Je suis toujours triste vis à vis du E Street Band, mais tu dois continuer à avancer".

 
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