Working on a dream

07-02-2009 Télérama par Hugo Cassavetti

Fin 2007, avec le tonique album Magic et la tournée qui s'en­suivit, Bruce Springsteen est brillamment revenu sur le devant de la scène. Galvanisé par les élections prochaines, régénéré au contact de son E Street Band retrouvé au grand complet, il avait signé une poignée de titres rivalisant avec ceux de sa splendeur passée. A peine plus d'un an après, Working on a dream suscitait autant d'espoir que de crainte. S'agirait-il de la confirmation de sa verve, tant lyrique qu'instrumentale, renouvelée, ou juste d'aimables chutes des prolifiques sessions de Magic ? Ni l'un ni l'autre.

Sa mission accomplie - participer avec succès au changement à la tête de son pays -, Bruce s'est fait plaisir, consacrant un disque « léger » à ses deux amours : Patti Scialfa, sa moitié depuis vingt ans, et la big pop romantique des sixties qui a bercé son adolescence. Sur Magic, cela donnait une chanson sympathique, The Girls in their summer clothes, respiration nostalgique entre deux titres plus denses. Ici, la respiration est de mise au détour de chaque morceau plaisant mais pas inoubliable, de chaque couplet d'une rare économie de mots et de simplicité pour Springsteen.

Quelques titres se distinguent certes, dont le dylanien Wrestler (générique du film de son copain Mickey Rourke) et le vibrant What love can do, le seul à approcher le canon mélodique habituel du Boss. Working on a dream est l'album d'un homme heureux, et l'on est ravi que Bruce s'occupe un peu de lui. Mais on le préfère, car il est plus inspiré, quand il se soucie des autres.

 
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