Fin 2007, avec le tonique album Magic et la tournée qui s'ensuivit, Bruce Springsteen est brillamment revenu sur le devant de la scène. Galvanisé par les élections prochaines, régénéré au contact de son E Street Band retrouvé au grand complet, il avait signé une poignée de titres rivalisant avec ceux de sa splendeur passée. A peine plus d'un an après, Working on a dream suscitait autant d'espoir que de crainte. S'agirait-il de la confirmation de sa verve, tant lyrique qu'instrumentale, renouvelée, ou juste d'aimables chutes des prolifiques sessions de Magic ? Ni l'un ni l'autre. Quelques titres se distinguent certes, dont le dylanien Wrestler (générique du film de son copain Mickey Rourke) et le vibrant What love can do, le seul à approcher le canon mélodique habituel du Boss. Working on a dream est l'album d'un homme heureux, et l'on est ravi que Bruce s'occupe un peu de lui. Mais on le préfère, car il est plus inspiré, quand il se soucie des autres. |